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Banque alimentaire : toujours plus d'efforts

Dans le hangar de la Banque alimentaire du Tarn, dès l'arrivage des fourgons, les bénévoles déchargent pour redistribuer au plus vite./ Photo DDM, Emilie Cayre

Installée depuis 2013 dans un hangar sécurisé à Saint-Juéry, la Banque alimentaire du Tarn récolte plus de 250 tonnes de denrées par an. Insuffisant à l'heure de la baisse des aides européennes.

Jeudi matin, 10 heures, dans le grand hangar de la Banque alimentaire à Saint-Juéry une dizaine de bénévoles s'affairent, bien couverts pour résister au froid. Un petit groupe décharge le fourgon qui revient juste des magasins Géant Casino et Leclerc d'Albi, deux parmi la quinzaine du Grand Albigeois qui leur réservent les invendus. «Des produits frais qui seront distribués au plus tard demain. On ne prend pas de produits périmés», insiste Bernard Cabrol, le président de l'association de la Banque alimentaire du Tarn. Ce jour-là il reçoit pour la première fois la visite de Christophe Ramond, président du conseil départemental. L'association est installée depuis 2013 dans cet espace sécurisé de 1 000 m2, acheté, aménagé et mis à disposition par le département.

«Dans les grandes surfaces, la ramasse est en baisse de 2 %. Avant, ils nous donnaient à J-2. Maintenant, ils vendent jusqu'au dernier moment à moitié prix», explique Bernard Cabrol, qui se console avec les résultats exceptionnels de la grande collecte annuelle du dernier week-end de novembre.

 

Épicerie sociale pour étudiants

«L'an dernier on avait collecté 81 tonnes. Cette année, on s'était fixé 88 tonnes ; on a dépassé avec 102 tonnes. On n'y croyait pas, on a même recompté», raconte Bernard Cabrol, retraité d'une banque agricole. Aujourd'hui c'est dans le Tarn que le volume des dons par habitant est le plus élevé d'Occitanie. Une bonne nouvelle pour résister à la baisse progressive des aides européennes (-20 % en 2019) et faire face au nombre de bénéficiaires du RSA dans le Tarn, stabilisé autour de 10 400 personnes. «Ce qui prouve que la précarité existe, c'est ce qu'on va expliquer aux jeunes dans les collèges et les lycées», précise Bernard Cabrol. Il reconnaît qu'il va devoir augmenter les collectes et récupérer plus de denrées chez les industriels de l'agroalimentaire.

Aide à l'insertion

Depuis deux ans, il existe une épicerie sociale pour les étudiants de Fontlabour qui, comme ceux de l'école des Mines, peuvent rencontrer des difficultés financières.

«L'aide alimentaire, c'est notre cœur d'activité, mais ça ne suffit pas pour aider à l'insertion. Il faut permettre à des gens exclus au quotidien de revenir dans la vie sociale».

La Banque alimentaire du Tarn mène actuellement une expérience avec deux détenus du centre de détention de Saint-Sulpice qui ont participé à des collectes et dit tout le bien que ça leur a fait de se sentir utiles.

«Nous avons la chance d'avoir des bénévoles. à nous de leur donner les moyens», s'est engagé Christophe Ramond devant les bénévoles de la Banque alimentaire. ça tombe bien, ils ont besoin d'un nouveau fourgon et ils l'ont fait savoir.

2013 > La Banque alimentaire déménage dans un hangar de 1 000 m2 à St-Juéry, acheté 120 000 € par le département qui le met à disposition de l'association.

52 bénévoles > à la Banque alimentaire du Tarn, ce qui correspond à l'équivalent de 280 000 € de salaires par an.

2 salariés >handicapés travaillent à temps partiel pour la Banque alimentaire, un magasinier et un personnel administratif.

70000€> c'est le budget de fonctionnement de l'association, le seul puisque la Banque alimentaire n'achète aucune denrée. L'état via la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) alloue 10 000 € par an, le reste vient des associations bénéficiaires qui paient 10 cm par kg de denrée redistribuée

252,5tonnes > c'est ce que les bénévoles récupèrent par an.

-20% > de subventions européennes en 2019 par rapport à 2018, soit 60 tonnes en moins.


Repères

Le chiffre : 102

tonnes > de denrées. C'est ce que la Banque alimentaire a récolté auprès des particuliers lors de la grande collecte annuelle de novembre dernier.