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Factures de chauffage : une nouvelle mesure contre la précarité énergétique

La précarité énergétique gagne du terrain

De nombreux ménages n'arrivent plus à payer pour couvrir des besoins primaires comme ils devraient l'être leurs besoins primaires par exemple l'éclairage ou le chauffage. Après avoir essayé le plafonnement les prix, les "tarifs sociaux de l'énergie", l'Etat lancera dès le début de l'année 2018 le "chèque énergie."

En moyenne, les Français consacrent 7% de leurs ressources pour payer les factures liées à l'énergie (électricité, gaz fuel, etc). Un ménage est dit en "précarité énergétique" quand il en consacre plus de 10%. Pour les 20% de ménages les plus pauvres, l'énergie pèse 2,5 fois plus leur budget que pour les 20% les plus riches. En cause, bien souvent, le mauvais état des logements qui sont de vraies "passoires énergétiques." Une mauvaise isolation, des équipements de chauffage et de production d'eau chaude vétustes et donc pas assez efficaces. Concrètement, pour 100 euros de chauffage dépensés, la sensation de bien-être ne sera pas la même si le logement retient mal la chaleur, si elle s'échappe vers l'extérieur. D'où cette expression de "passoires énergétique". Et c'est un cercle vicieux qu'il est difficile de rompre. La conséquence immédiate est que les ménages pauvres se privent et/ou s'endettent. Le mauvais état des logements accélère la détérioration. L'humidité s'installe durablement jusqu'à, pour les cas les plus graves, devenir insalubres avec des conséquences néfastes pour la santé de ses occupants. On pourrait croire le tableau noirci, mais le phénomène a pris de l'ampleur avec l'augmentation de la pauvreté.  

La précarité énergétique gagne du terrain

Ce sont aujourd'hui entre 3,8 et 5,1 millions (les chiffres diffèrent selon les organismes et le mode de calcul) de ménages qui sont touchés. Les études les plus abouties sont menés par l'Observatoire National de la Précarité Énergétique qui s'accord sur la fourchette haute de 5,1 millions de ménages soit 12 millions de personnes. Parmi ces 12 millions de personnes, 55% ont plus de 60 ans. La précarité énergétique touche plutôt les urbains, 65% en ville contre 35% en zone rurale. Les interventions pour impayés de factures énergétiques flirtent avec la barre des 600 000... La mesure de l'efficacité énergétique des logements, la fameuse échelle de couleur qui va de A pour les logements parfaitement isolés à G pour les pires, démontre que le problème est global. Les chiffres sont affolants, les trois quarts du parc de logements français sont classés D, E, F, ou G donc dans les catégories d'habitations qui consomment le plus d'énergie.  

Comment faire reculer la précarité énergétique ?

De gros efforts ont été annoncés ces dernières années avec la mise en place du "plan de rénovation énergétique de l'habitat" dont l'objectif était d'atteindre les 500 000 logements rénovés par an en 2017. Les ménages les plus touchés peuvent bénéficier des "tarifs sociaux de l'énergie" mais leur efficacité est remise en cause et seront remplacés à partir de 2018 par le tout nouveau "chèque énergie". Une nouvelle mesure très concrète en forme de coup de pouce d'environ 150 euros. Un montant qui devrait grimper dans les années à venir et le seuil d'éligibilité assoupli pour bénéficier à l'ensemble des ménages en situation de précarité énergétique.