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Vêtements invendus : les marques seront bientôt obligées de les donner aux associations

Le gouvernement veut interdire la destruction des habits invendus. - © AnikaSalsera

Face aux tonnes de textiles jetés ou détruits chaque année, le gouvernement français envisage d’interdire cette pratique et d’obliger les marques à donner les invendus à des associations.

En Europe, 4 millions de tonnes de textiles neufs et usagés sont jetés chaque année, représentant un énorme gaspillage vestimentaire. En France, sur les 700 000 tonnes jetées, seules 160 000 en moyenne sont recyclées tous les ans par les associations de collecte de vêtements. Dans le cadre de la feuille de route pour une économie 100 % circulaire, le gouvernement a donc décidé d’interdire aux marques de jeter les vêtements invendus et de les obliger à nouer des partenariats avec des associations.

Reproduire la logique anti-gaspi alimentaire

L’idée est de faire appliquer d’ici 2019 les grands principes de la lutte contre le gaspillage alimentaire ». Depuis février 2016, la loi oblige toutes les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés à conclure des conventions avec des associations caritatives pour leur donner les invendus alimentaires.

Cet engagement répond à une demande de l’association Emmaüs. « Pour l’instant, rien n’est vraiment précisé, c’est une feuille de route de présentation, mais c’est une bonne nouvelle », a indiqué sa directrice générale adjointe, Valérie Fayard, à Novethic. « L’échéance de 2019 va permettre au gouvernement de lancer un état des lieux de la situation, calculer le nombre de tonnages jetés, les procédés mis en place par les marques, les difficultés… ».

H&M et Celio sous le feu des critiques

Récemment, plusieurs scandales ont mis en lumière le sort réservé aux vêtements invendus. En février dernier, une équipe de la marque Celio avait été photographiée par une habitante de Rouen en train de lacérer et de jeter des habits. En octobre dernier, c’était H&M qui était pointé du doigt par des journalistes danois pour avoir brûlé, depuis 2013, soixante tonnes de vêtements. Le géant de la mode suédoise s’était défendu en déclarant recourir à cette méthode uniquement pour les produits présentant des taux élevés d’humidité et de produits chimiques.