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La précarité des seniors progresse dans le Tarn

Le Secours Catholique a dévoilé les résultats de son enquête sur la pauvreté en France./ Photo DDM Emilie Cayre

Le Secours Catholique du Tarn a présenté hier à Albi le résultat de son enquête sur l'état de la pauvreté en France en 2017, et plus particulièrement dans le Tarn. C'est Patrick Garnier, président de la délégation Tarn-Aveyron, qui s'est chargé de faire le point. Et le résultat est sans appel : la pauvreté en France augmente constamment, assure le bénévole.

 Le plus inquiétant, poursuit-il, c'est de voir que cette pauvreté touche de plus en plus de catégories de personnes. «Ce sont les seniors qui sont de plus en plus touchés, leur place dans les statistiques ne cesse de progresser. Il s'agit de personnes qui ont eu une carrière hachée, incomplète, ou même des personnes de plus de 50 ans qui ne retrouvent pas d'emploi. Il y a aussi les étrangers sans ressource, et bien sûr les femmes seules avec enfants qui sont surreprésentées», déplore Patrick Garnier.

Pour le Secours Catholique Tarn-Aveyron, c'est 6 500 foyers accueillis l'année dernière, soit environ 15 000 personnes accompagnées. Mais le plus inquiétant selon les bénévoles, c'est de voir que 75 % de ces personnes qui ont fait appel à eux cette année le faisaient pour la première fois, contre 61 % en 2010.

639 € par mois pour vivre

Non-recours aux aides, fracture numérique…, autant de raisons qui peuvent expliquer cette hausse de personnes dans le besoin. «Plus on est en difficulté, et plus on a de mal à être aidé. La dématérialisation des procédures va à l'encontre de ce dont les personnes le plus en difficulté ont besoin» poursuit le président.

Les personnes qui font appel au Secours Catholique dans le département disposent, selon les chiffres recueillis par l'association, de 639 € par mois, soit 40 % du revenu médian tarnais (1 613 €). «La majorité de ceux qui viennent nous voir ont d'abord besoin d'écoute». Ensuite, bien sûr, les motivations sont plus matérielles. «On s'adresse à nous pour des aides liées au logement, loyer, énergie, eau, et pour une aide alimentaire».


Le travail ne protège plus

La proportion de personnes accueillies au chômage est en diminution notable (32,6 % en 2010 contre 26,7 % en 2017. Le pourcentage de personnes qui travaillent et qui demandent de l'aide augmente de façon constante, passant de 15,9 % en 2010 à 22,4 % en 2017. Il s'agit de personnes ayant des contrats précaires ou à temps partiel. Ces chiffres illustrent le fait que le travail est de moins en moins un rempart contre la pauvreté.

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