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Un jardin pour l’entraide, la solidarité, le partage et pour sortir de la solitude à Castres

Les jardiniers de Laden Michel, Gérard et Isabelle entourent l’abbé Jean Cros ; à ses côtés (2e à droite), Claude Gaubert, l’animateur du site.

Inauguré en juillet 2019, le jardin partagé de Laden est devenu l’espace vert où l’on associe entraide, solidarité et partage au quotidien. Aujourd’hui, une dizaine de jardiniers travaillent ses 18 parcelles.

Ses usagers le désignent jardin de l’Olivier, une façon de remercier l’abbé Jean Cros, 85 ans, en demi-retraite, pour ce don de l’arbre roi. Tel un soutien spirituel, il trône au cœur du jardin partagé de Laden, implanté derrière l’église Saint-Joseph.

Né d’une discussion entre les représentants de la paroisse, dont l’abbé Philippe Basquin, et Brigitte Canadas, vice-présidente du Secours catholique du Tarn, le jardin partagé de Laden a eu tôt fait de trouver son espace sur un ancien parking. Très vite aussi, Claude Gaubert, bénévole au Secours catholique, a été désigné pour devenir référent du jardin : "Cela m’intéressait, c’était dans l’air du temps, en phase avec l’environnement et le développement durable. Des thèmes auxquels on pouvait associer l’entraide, la solidarité et le partage !"

Le projet arrêté, il a fallu procéder à quelques démarches et solliciter une entreprise du bâtiment et des travaux publics pour assainir le site et dépolluer la partie consacrée au jardin, d’une superficie de 520 m2.

Le chantier s’est déroulé en février 2019 ; le jardin a été inauguré en juillet 2019.

De l’esthétique et de la création

L’espace vert est divisé en plusieurs parcelles de 26 m2 chacune, qui répondent à des exigences : la solidarité et le partage, la permaculture et l’agroécologie, la biodiversité. "Nous avons déterminé un centre, l’olivier, et sur un rayon de 10 m nous avons tracé un cercle autour de manière à obtenir une forme circulaire du jardin et des parcelles triangulaires ; les angles du site sont dédiés aux parties communes, explique Claude Gaubert. Les 18 parcelles sont dirigées vers le centre de façon à favoriser l’accès pour chacun, la communication entre les jardiniers."

En parallèle, une charte écrite a été élaborée, qui constitue la base de son adhésion au jardinier, lequel s’engage à la respecter.

Michel, 68 ans, est là depuis l’ouverture du jardin : "Tous les jours, à 6 h 30 ou 7 heures, j’y suis déjà. Je connais un prêtre-ouvrier qui m’avait parlé de ce projet et j’ai obtenu deux parcelles qui étaient libres. On n’allait pas laisser tomber les pieds de tomates !" Il y retrouve régulièrement Gérard, 71 ans : "Je viens pour le plaisir et surtout la convivialité avec les copains, c’est ça qui est intéressant, ça sort de la solitude, de beaucoup de choses."

Besoin d’un puits

Mise à disposition gratuitement, la parcelle devient ce qu’en fait le jardinier. En même temps, il s’engage à partager une partie de ses récoltes. Isabelle, retraitée de 62 ans, a obtenu une parcelle par le biais du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement du Tarn, un des partenaires de cette opération (1). "Je me suis lancée la première, dit-elle fièrement, pour produire mes légumes, travailler la terre, mais surtout sortir de ma dépression. J’ai saisi cette opportunité pour cultiver et le faire en commun, avec de l’échange." Elle a proposé de réaliser un coin fleuri dans le jardin. Son souhait a été accueilli avec plaisir. C’est aussi la démarche du jardin : "Organiser des réunions de concertation autour d’un café, créer une volonté commune, un esprit d’initiative et de créativité", souligne le référent bénévole. Ainsi ont été aménagés des composteurs, un point de partage où les surplus de légumes sont déposés anonymement. "Notre problème, c’est l’eau, confie Claude Gaubert. On a impérativement besoin d’un puits. On a présenté un dossier au Conseil départemental pour son financement."

Après les fleurs, un projet de vigne à l’italienne a été proposé. Il a reçu l’approbation enthousiaste de tous les jardiniers de l’Olivier.

(1) Soutenue également par la Ville, le Crédit agricole, le Crédit mutuel et des mécènes.
Sylvie Ferré